We are not weapons of war

We are not weapons of war

We are not weapons of war (WWoW) intervient principalement dans les zones géographiques connaissant ou ayant connu la pratique du viol de guerre. Son travail s’effectue aussi bien auprès des victimes que des institutions. En outre, les actions de WWoW reposent sur une étroite collaboration avec des réseaux locaux.

C’est avec pour objectif, l’élimination des violences sexuelles dans les conflits que WWoW conduit, organise et soutient des campagnes publiques de sensibilisation sur la notion des violences sexuelles dans les conflits et leurs conséquences mais aussi informe sur ce processus pensé, organisé, planifié, qui constitue un crime de guerre, voire un crime contre l’humanité, notamment lorsque ces violences sexuelles s’inscrivent dans un processus génocidaire.

Pour ce faire, j’ai travaillé avec WWoW sur un projet numérique qui consiste en une application mobile sécurisée afin de signaler les victimes de viol de guerre, de coordonner les professionnels impliqués et de collecter des informations et des données fiables sur ces situations.

Sur l’application, une personne victime de viol peut lancer une alerte. Un formulaire très succinct lui est proposé : elle peut alors expliquer ce qui lui est arrivé (en plusieurs langues), se géolocaliser si elle le souhaite, mais également indiquer de potentielles blessures. Son signalement est alors stocké dans une base de données entièrement chiffrée et sécurisée. Il pourra par la suite servir comme élément de preuve si une procédure judiciaire est ouverte. En recevant ce signalement, nos équipes peuvent envoyer à la victime les services adaptés aux besoins qu’elle a spécifiés dans le formulaire (médecins, psychologues, avocats…). La réactivité est alors le maître mot, la victime doit pouvoir recevoir des soins de façon rapide. Enfin, l’application permet également à des tiers d’émettre des signalements. Il peut s’agir de l’entourage familial de la victime, de proches, ou encore d’activistes de terrain qui seraient témoins de situations de violences sexuelles.

L’application dispose aussi d’une plateforme professionnelle collaborative. Elle doit permettre aux différents professionnels impliqués sur cette question d’échanger et de coordonner leur action. Un avocat pourra alors faire appel à un médecin pour obtenir des éléments médicaux sur la commission d’un viol, un médecin pourra de même contacter des psychologues prêts à venir en aide aux victimes pour lesquelles le trauma psychologique est énorme. L’outil rassemble ainsi un grand réseau de professionnels capables de s’entraider et de se transmettre leurs compétences.

Enfin, à travers les nombreux signalements des victimes, ce projet permettra à terme d’établir des chiffres fiables sur le viol de guerre. Les informations viendront en effet directement du terrain. Cela permettra en outre de prouver l’aspect systématique du viol de guerre. En analysant et en croisant les différents signalements, nous pourrons identifier des lieux et dates récurrentes, des unités impliquées plusieurs fois dans ce type de violence, voire des noms d’auteurs précis. Plus on enregistrera de signalements, plus on pourra croiser de données et ainsi prouver que le viol de guerre est systématique.

L’interface et le design d’expérience de cet outil tâche donc de répondre à ce défi posé par le viol de guerre en s’essayant à un projet concret qui veut avoir des effets sur le terrain.

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Geoffrey Dorne CC BY SA